Analyse globale:
Depuis plusieurs mois, les gouvernements et la communauté européenne nous font part de la nécessité de poursuivre les mesures de refroidissement et d’endiguement pour lutter contre l’inflation qui, depuis la fin de la pandémie, frappe durement les économies de tous les pays. Les gouvernements ont progressivement réduit les mesures de relance et la Banque centrale européenne a mis en œuvre ses politiques d’augmentation progressive des taux d’intérêt. Le résultat devient visible dans un secteur aussi sensible que la construction, où les nouveaux permis de construire continuent de diminuer, réduisant à leur tour le volume des matériaux utilisés.
Analyse par pays:
France
En termes d’importations d’ardoise, la France est le pays qui présente les meilleures données, ne perdant que -1,38% de son volume par rapport à 2022 (de 164 017 à 161 754 tonnes). L’utilisation de l’ardoise dans ce pays est plus concentrée dans la rénovation, un secteur qui continue à montrer une grande force avec d’importants engagements de mise en œuvre pour 2024 et un stock important de vieilles maisons qui arrivent à la fin de leur vie utile et ont besoin d’être remplacées. La compétitivité de l’ardoise en France, malgré les hausses de prix de ces dernières années dues à l’augmentation des coûts, reste un facteur clé.
Royaume-Uni
Le secteur de l’ardoise a enregistré une baisse de 10,01 %, ce qui représente un refroidissement progressif du marché immobilier qui a connu un véritable boom au cours des dernières années. Le secteur de l’ardoise doit relativiser les chiffres négatifs de cette année car, tout en reconnaissant l’importance de la baisse, ils signifient que nous sommes approximativement revenus aux valeurs de 2020, qui correspondent aux moyennes que ce marché présentait normalement dans des circonstances favorables.
L’Allemagne
Comme nous l’avons déjà souligné dans d’autres communications, le marché allemand poursuit son déclin, c’est le marché qui a le moins progressé dans la période post-pandémique parmi les pays traditionnels et à ce jour, il enregistre l’une des plus fortes baisses avec -31,18% (de 45.379 à 31.230 en 2023). Les caractéristiques particulières de la distribution de l’ardoise dans ce pays, ainsi que le fait que la toiture n’est pas très compétitive en termes de prix par rapport à d’autres matériaux alternatifs, font que l’ardoise perd de l’importance dans l’utilisation quotidienne.
Belgique
La Belgique présente une baisse de -31,25% (de 19.827 à 13.632). De la même façon que nous l’avons signalé dans le cas du Royaume-Uni, il faut relativiser les données et conclure qu’il s’agit d’un retour au volume que ce pays présentait en temps normal, une fois passés les effets post-pandémiques sur le marché immobilier en tant que valeur refuge.
Autres pays
Conformément à ce que nous avons analysé, le volume accumulé dans les autres pays à la fin du mois de septembre était de 34.717 tonnes, ce qui représente une diminution de -6,85% par rapport aux 37.272 tonnes de 2022. Il s’agit de pays où l’ardoise n’est pas un matériau traditionnel et où il n’existe pas un grand réseau de spécialistes de la pose d’ardoise pour garantir la croissance du marché, bien qu’une croissance significative ait été observée ces dernières années dans des pays comme les États-Unis et l’Irlande, avec des importations accumulées à la fin du mois de septembre de 8 160 tonnes et 7 403 tonnes respectivement, et le Danemark avec 2011 tonnes.
Conclusion
Le secteur de l’ardoise attend avec attention l’évolution de la situation, car il faut espérer qu’une fois l’économie refroidie et les taux d’intérêt revenus à des niveaux plus acceptables, la tendance à la baisse du secteur immobilier pourra être interrompue immédiatement, en particulier en ce qui concerne les nouvelles constructions. Les derniers indices d’inflation semblent le confirmer, avec des taux d’inflation moins galopants et plus stables que ces derniers mois. En Espagne, les mesures sociales que le nouveau gouvernement commence à dévoiler sont attendues avec inquiétude, notamment la réduction de la semaine de 40 heures, qui pourrait avoir un impact significatif sur notre compétitivité, compte tenu de notre forte dépendance à l’égard de la main d’œuvre de production.
Source: Clúster da Pizarra de Galicia.