La situation du marché de l’ardoise continue sur la même ligne que ces derniers mois; la demande reste très élevée et fait pression sur la production, poussée à son maximum, sans pouvoir satisfaire pleinement ses clients.
1.- Analyse en général.
La valeur moyenne du prix de la tonne a augmenté de 20,80% en raison de l’augmentation des tarifs et probablement de l’impact des ventes des gammes de première qualité. Cependant, cette dynamique inflationniste ne s’est pas traduite par une amélioration des marges de production, en raison de l’augmentation constante des prix des principaux approvisionnements: carburant, énergie et explosifs. En cette fin d’année, la situation s’est aggravée avec la suppression de la subvention des 20 centimes sur les carburants et la forte hausse des cotisations de la Sécurité Sociale.
On voit ainsi comment le volume des exportations en tonnes fin décembre est de -5,14 % par rapport à la même période en 2021, tout cela sans stocks disponibles et avec des délais de livraison qui n’ont pas été réduits.
Les signes de fléchissement des moyens de production ne favorisent pas non plus la situation. Si l’on compare les données de 2022 avec les années précédentes, on constate que les exportations en tonnes n’ont pas augmenté malgré la forte demande et qu’elles sont assez semblables aux années oú, en plus de l’approvisionnement des marchés, les carrières avaient pu fabriquer pour maintenir leurs stocks dans une mesure appréciable.
On observe un autre exemple significatif de cette faiblesse. Si l’on compare les données de 2022 et 2021 (deux années présentant la même situation de forte demande et des stocks au minimum), les volumes d’exportations en 2021 passent de 508 176 Tn à 482 058 en 2022, soit une perte de près de 26 118 Tn. exportées (-5,1%).
2.- Etude par pays
FRANCE
Elle continue sur la ligne régulière de l’année dernière, en répétant pratiquement les mêmes volumes (216 700 Tn.). Bien que la demande potentielle en France soit beaucoup plus élevée actuellement, il existe de grandes tensions sur le marché avec des problèmes d’approvisionnement et des délais de livraison très longs. L’ardoise a gagné des parts de marché cette année en raison de l’impact du coût du gaz et de l’électricité sur les matériaux de nos concurrents et de l’augmentation des investissements dans l’amélioration de l’habitat.
ROYAUME-UNI
Il présente une perte de -11,27% par rapport à 2021 avec 17 364 Tn. en moins. Les causes peuvent être multiples dans un contexte oú les distributeurs sont toujours à la recherche de production en Espagne:
- les effets du ralentissement du Brexit sur les transports et les douanes;
- encore le problème du manque de capacité des carrières à répondre à la demande, concentrée dans quelques carrières traditionnellement orientées vers le marché anglais;
- le modèle utilisé sur ces marchés, qui est plus grand, plus difficile à produire et qui consomme plus d’ardoise, peut avoir déplacé la production de certaines entreprises vers des marchés moins compliqués pour ces exploitations;
ALLEMAGNE
Elle montre également des signes négatifs (-14,65%) par rapport à 2021. La situation est comparable au Royaume Uni: faiblesse de la production de la carrière et des modèles de fabrication compliqués, avec des conceptions très spécifique qui rendent difficile l’agilité des ateliers.
Depuis des années, on observe une perte progressive des volumes en faveur du Royaume Uni, qui occupe déjà, depuis longtemps, la deuxième place du classement des principaux pays importateurs d’ardoise.
BELGIQUE
Même si les chiffres des exportations sont plus modestes que ceux des pays précédents, du fait de sa taille, le marché belge continue à afficher une forte croissance (+37,76% par rapport à 2021). Il s’agit toujours d’un marché basé sur des qualités de haute gamme, avec un fort pouvoir d’achat et, dont l’aide aux réformes de la construction continue à porter ses fruits.
Conclusion:
Nous vivons encore dans des temps incertains, la crise énergétique continue de frapper les marchés, générant l’inflation, réduisant la production et créant de l’instabilité sous forme de pénuries et de manque d’équilibre dans les délais de livraison des matériaux.
Les chiffres en général restent au niveau de l’année dernière,avec une légère baisse, aucun stock disponible dans le secteur et une forte pression de la demande, encore aggravée par les problèmes de production des matériaux alternatifs de nos concurrents qui souffrent davantage de leur dépendance au gaz et à l’électricité.
Le secteur de l’ardoise travaille à la limite de ses capacités, le manque d’investissement de ces dernières années dans l’industrie minière en raison de la crise financière en Espagne, le manque de main d’oeuvre malgré l’automatisation des ateliers, les nouvelles exigences de sécurité et les restrictions réglementaires pour l’ouverture de nouvelles carrières n’aident pas à résoudre ce problème.
Source: Clúster da Pizarra de Galicia – Février 2023